OreilleG100

La Baraka d'un FFL 40



20. SECTION DE TRANSPORT

 De 16 h à 17 h, j'étais à la compagnie des Services, pour prendre contact avec mon nouveau travail.

 13-8-46: A 6 h 15, réveil. Suis allé à la Cie des Services, avec mes chauffeurs, dans le but de toucher le matériel. Pas de chance, ce n'est pas pour aujourd'hui. Au début de l'après-midi: déménagement. DOREAU et moi passons chez GLOAGUEN.

 Des bruits courent, selon lesquels, le groupe de FTA serait dissous. Ces bruits paraissent fondés, car il paraît, qu'avec mes chauffeurs je serais, non pas détaché, mais affecté, purement et simplement, à la Compagnie des Services.

 A 16 h, suis retourné, avec l'Adjudant LAGADEC (Mon adjoint), à la Cie des Sces. Entre-temps, j'ai vu le Capitaine OSTY. A nouveau une lueur d'espoir. Nous ne sommes que détachés, et notre séjour, hors du groupe, ne doit pas excéder six mois.

 Ce soir, nous sommes à trois dans la chambre de GLOAGUEN. Un peu serrés évidemment, mais cette atmosphère de chambrée, est assez amusante.

 14-8-46: Grasse matinée. A 10 h, à la Cie des Sces. Rien de précis. On prend en compte des cadavres de véhicules. Il faut revenir dans l'après-midi. A 14 h 30, la comédie recommence. On traîne. Des parlotes, qui aboutissent à peu de choses. Le moral des hommes n'est pas supérieur au mien.

 Vivement qu'on en ait fini, avec ces situations de détachés. Quand on pense, que nous avions un groupe si magnifique d'allant, de tenue. Et voilà les E. M., qui,  font  tout ce qu'ils peuvent, pour le désintégrer. L'âge atomique doit être commencé ! Demain nous travaillons, tous les trois. Tant pis, pour le 15 Août.

 15-8-46: De bonne heure, à la Cie des Sces. Perçu quelques GMC dans la matinée. Et, cette après-midi, 8 ont commencé à rouler, avec leurs chauffeurs attitrés. Hélas, très rapidement, il y en a eu deux, en panne.

 Cela commence bien ! Ce soir le travail continue. Cela ne va pas être drôle non plus. Enfin, peut être, que, dans quelques jours, il y aura de l'amélioration. Rentré à 23 h 30. Cela s'est passé, mieux que je ne le pensais.

 16-8-46: Debout de bonne heure. Déménagement de mes hommes, qui changent de quartier. Pas trop mal. Travail normal. Les camions roulent, tant bien que mal, plutôt bien. Un véhicule était mis à ma disposition, pour venir au quartier. Dans l'après-midi, quelques ennuis avec la perception de matériel. (Que de pièces inutilisables). (Les Américains nous vendent leur matériel, au " kilomètre carré " !). Ce soir, je prends la permanence, à la place de DOREAU qui a un invité.

 17-8-46: Passé une nuit excellente. Matinée à la Cie des Sces. Les 11 véhicules roulent (Sur 40) et pas si mal que cela. Un véhicule à ma disposition, pour aller prendre mes repas aux FTA. Un nouveau bruit: je serais affecté, à la Base du CAMBODGE. J'attends des ordres. On verra bien.

 Le 261eme GC FTA est actuellement en équilibre instable. Le" DUQUESNE" est arrivé, dans la matinée. Dans l'après-midi, je me suis occupé, comme j'ai pu, à la Cie des  Sces. Tout va bien. DEMENAY et moi, avons été félicités par le Capitaine VERDIER (Cdt la Cie des Sces), pour la manière, dont le travail a été effectué, auprès du 9eme Dragons. Ce soir, à l'Hôtel, pas d'électricité.

 18-8-46: Il n'y avait pas bien longtemps que nous étions au lit, quand il nous a fallu nous lever, et prestement, en raison d'un incendie important, qui venait de se déclarer, à côté du D. R. S. (Dépôt Ravitaillement Sanitaire). Si nos médicaments s'amusent à griller, ce sera une catastrophe. Plutôt anxieux, nous avons rejoint le cantonnement.

 Tout le monde y était, debout et en armes. (Ce que c'est que la force du feu !). Les mesures de sécurité ont été prises, très rapidement. L'incendie provenait d'un magasin de caoutchouc (Encore un coup d' HO CHI MINH, sans doute). Très rapidement, le feu a atteint les paillotes.

 Les indigènes étaient sur le toit de leurs habitations, et veillaient à ôter, avec célérité, les flammèches qui pouvaient y retomber. Malgré les précautions prises, contre l'incendie, celui-ci a fait des ravages, ne s'arrêtant, qu'à la route, qui prolonge, celle de la cale au bois, d'une part, et, d'autre part, à 30 mètres de notre cantonnement.

 Les pompiers semblent avoir fait le maximum. A 3 h 30, nous étions de nouveau au lit. DOREAU était au travail, de bonne heure, ce matin.

 Au réveil: tiens le MARECHAL JOFFRE est de retour du TONKIN. Un petit tour à la Cie des Sces, dans la matinée, puis dans l'après-midi. Encore une déveine. Le Dodge l500, mis à ma disposition à midi, est tombé en panne, ce qui prouve, qu'il ne devait pas être en bon état.

 Dans l'après-midi, de retour de la Cie des Sces, me suis promené, rue Catinat (La canebière de SAIGON). De retour à l'Hôtel, GLOAGUEN est là aussi, tandis que DOREAU, est de permanence, au transit. (Pour la dernière fois, à ce qu'il espère).

 19-8-46: Contre toutes prévisions, la nuit a été très calme. Nous n'avons pas eu, à nous lever. Un tour à la Cie des Sces, dans la matinée. Pour le moment, le travail n'est pas bien compliqué. De retour à l'Hôtel: lecture. Quelques coups de feu, ce soir. La nuit sera t-elle agitée?

 2O-8-46: Nuit à peu près calme, pas eu à nous lever. A 8 h au travail. J'essaye de m'occuper comme je peux. On ne peut vraiment pas dire que le temps passe vite. Ce midi, apéritif en l'honneur de la St BERNARD. Capitaine LAGARDERE. En fin d'après-midi, DOREAU et moi, sommes allés chercher nos tenues blanches. Elles ne sont pas mal du tout. Enfin une tenue à peu près sortable !

 21-8-46: Nuit excellente, presque silencieuse. Réveil de bonne heure. Au bureau: lecture et quelques petites occupations de service. Suis tout de même moins occupé, que je ne l'étais au transit. Ce soir, au camp, très amusante représentation théâtrale, exécutée par les Sous-officiers, au profit du ballon rond. Réellement, l'esprit du groupe demeure excellent, en dépit du morcellement des effectifs.

 22-8-46: Au travail à 8 h, avec un véhicule du groupe. Occupations diverses, dans la matinée, et dans l'après-midi. Le train, ayant mis 12 véhicules à ma disposition, avec leurs chauffeurs, j'ai mis les miens au repos. Mes chauffeurs pourront ainsi, s'occuper de l'entretien. Ma tenue blanche est bien repassée. Il est parfois utile d'avoir une tenue présentable, dans certaines circonstances. Ce soir, à la popote, le Capitaine OSTY m'a confirmé, mon départ prochain, pour le CAMBODGE. Demain, à la base, je verrai ce qu'il en est.

 23-8-46: LAGADEC est venu me chercher, à 8 h. Matinée à la Cie des Sces. Mes onze camions sont revenus de bonne heure. A midi, du nouveau: je ne pars plus pour le CAMBODGE. C'est MANOUSSARIDIS qui, disponible, part à ma place. D'un point de vue, c'est dommage, car il paraît, que PHNOM PENH est une ville bien sympathique.

 Après-midi à mon bureau. La commande de véhicules importante, qu'on m'a faite pour demain, m'a occupé un moment, que je n'ai pu consacrer à la lecture ! (Ordres de mission à établir et à signer). A 17 h, à la base (Popote), vin d'honneur, à l'occasion du départ du Général MAMIER, remplacé par le  Lt -Colonel CAMPOS HUGUENEY. Ce soir, à l'Hôtel, nous sommes tous les trois bien sages, dans notre 2eme étage. MANOUSSARIDIS part demain, pour le CAMBODGE.

 24-8-46: A 8 h, au travail au bureau. Des bruits circulent maintenant, selon lesquels, notre groupe partirait pour le TONKIN, comme base avancée ! Sur le plan international, un ultimatum des USA à la YOUGOSLAVIE. Serait-ce le commencement, d'une 3eme guerre mondiale ?

 25-8-46: 2eme anniversaire de la Libération de PARIS. Comme c'est dimanche, et qu'il faut fêter ça, nous avons revêtu nos tenues blanches. Dans l'après-midi, promenade: Croix du Sud, La Pagode, Ensuite un petit tour à la Cie des Sces, pour préparer le travail de demain.

 26-8-46: Travail normal, dans la matinée. Le Colonel CAMPOS HUGUENEY nous a réunis. En arrivant à la popote, on apprend avec plaisir, que DOREAU est passé à deux galons, pour compter du 25 Juin 46.

 Hier, le Vietminh nous a fait quelques prisonniers. Quand donc se décidera t-on, à faire venir en INDOCHINE, des effectifs suffisants, pour liquider cette plaie, qui est en train de détruire le pays, un si beau pays.

 Après-midi au bureau. Ce soir, nous avons appris, que nous ne serons pas mis à la disposition de la 3eme DIC, avant le 15 Septembre. Au mess, on a fêté les deux galons de DOREAU. Ensuite, nouba chez l'Aspirant LARD et l'Adjudant COLIN. La nuit dernière, trois marins, probablement en état d'ébriété, ont trouvé la mort, sous LES RASOIRS V. M., EN PLEIN SAIGON. Il paraît que le Général LECLERC est nommé Inspecteur Général, des Troupes d'Outre-Mer.

 27-8-46: Matinée et après-midi, au bureau. L'entretien des véhicules, commence à donner des résultats, et le Colonel CAMPOS HUGUENEY, lui même, en est émerveillé. L' ILE DE FRANCE, (trop gros pour venir jusqu'à SAIGON) qui est actuellement, au CAP ST JACQUES, s'en va pour la FRANCE, après-demain. Arrosé les galons de DOREAU chez les Sous-officiers. Sommes critiqués par les journaux d'extrême -gauche, en FRANCE. Le contraire aurait été étonnant, et puis, cela fait tant plaisir à HO CHI MINH !

 28-8-46: Suis allé à CHOLON, en service, dans la matinée. Y suis retourné dans l'après-midi. Cela me fait trois véhicules, en réparation. A partir de ce soir, je ne disposerai plus des camions du train. Dommage, ils étaient bien utiles.

 29-8-46: Journée au bureau. Ai réussi à remettre un camion en état, me voilà passé dépanneur! Décidément tous les métiers. Pas étonnant, si les coloniaux trouvent toujours du travail, quand ils quittent l'uniforme. Que savez vous faire?" -" Tout, et, pour le reste, je me DEBROUILLE !". Ce soir, le Lt-Cel TILLOU est venu jusqu'à notre popote. De nouveaux bruits de regroupement du 261eme FTA, pour le 15 Septembre. Si seulement c'était vrai.

 30-8-46: Matinée et après-midi sur les véhicules. Sans résultat. Pas moyen, pour le moment, de ranimer nos bolides défaillants. Jour de paye. Demain je fais partie d'une commission de permis de conduire. Encore une occupation nouvelle pour moi.

 31-8-46: De bonne heure, au bureau. Etais examinateur, au code de la route, et conduite pratique, sur Dodge 4x4. Sur les 8 de présentés de notre groupe, 7 sont reçus. Le 8eme aurait dû, mieux étudier son véhicule. Après-midi au bureau. Ici, des troubles prévus, la nuit prochaine. Ce soir, DOREAU et moi, sommes à l'Hôtel. GLOAGUEN est de permanence. Devant le restaurant, en bas, un nombre respectable de véhicules alignés.

   1-9-46: Dimanche. Réveil assez tardif. A 9 h, avons assisté à une messe, dite au quartier, en mémoire de nos récents morts. Puis nous sommes allés, en bande, en ville. A midi, fait exceptionnel: repas au vin. Etant de permanence, ai passé la nuit au quartier.

 2-9-46: Comme toujours, quand je suis de permanence, la nuit a été délicieusement calme. De bonne heure, à la Cie des Sces.

 Hier, l'emploi du détecteur de mines, dans une paillote, par GLOAGUEN, a causé un gros émoi, parmi la population indigène. Il se confirme, que je dois rester ici, au moins jusqu'au 15. Soirée normale à l'Hôtel.

 3-9-46: Fait prédominant de la journée: il pleut. Il paraît que le mois de Septembre, est le plus pluvieux de l'année. Dans la matinée, un petit tour aux compagnies de réparation de CHOLON, puis à notre garage. Après-midi à la Cie des Sces. Histoire de véhicule à régler. Enfin, tout s'est assez bien passé. Le" SUFFREN" est dans le port. Ce soir, DOREAU est de permanence au quartier.

 4-9-46: Réveil normal: 7 h. Je me suis ennuyé, le moins que j'ai pu, à la Cie. Dans l'après-midi, un petit tour à la Cie de réparations, puis présence normale à la compagnie. Je me demande, s'il sera facile, de la quitter. En tous cas, il y aura pas mal de bâtons dans les roues. Il va falloir que je réagisse vigoureusement, pour rejoindre le groupe, avec mes 50 hommes. La mission du groupe, en effet, se confirme. Ce soir, nous sommes tous les trois, à l'Hôtel. On s'amuse comme des petits fous. Lectures diverses.

 5-9-46: Les nuits sont un peu plus fraîches, en ce moment. On dort mieux et, le matin, on se lève plus volontiers. Matinée à la compagnie. Toujours le même travail. Dans l'après-midi, suis allé à CHOLON, aux compagnies de réparations. J'y ai obtenu, presque tout, ce dont j'avais besoin. Malgré tout on s'ennuie. Trop actif de tempérament, je ne me sens pas fait pour cette routine. J'ai hâte d'être libéré, de cette section de transport, et de reprendre ma place dans le groupe, notre bon vieux 261eme !

 6-9-46: Travail normal au camp. On s'occupe toujours, comme on peut. Les ordres de départ, pour le groupe se précisent, mais hélas, rien en ce qui me concerne.

 7-9-46: A la compagnie, à l'heure normale. Puis revenu presque aussitôt au groupe, pour régler le cas LAGADEC. Pas très commode. A midi les premiers contre-ordres: surseoir aux mouvements prévus la veille. Après-midi à la compagnie. Retrouvé le Lt ALLEGRE. Nous sommes allés à 19 h, lui, GLOAGUEN et moi, à une réunion FFL. Très intéressante. J'ai demandé, il y a quelque temps, à faire partie de l'Association, mais ma carte n'est pas encore arrivée.

 8-9-46: Bonne grasse matinée. Depuis ce matin, MOREL a pris les fonctions de LAGADEC, à ma section de transport. A 10 h 20, suis allé à la Cathédrale, avec DOREAU et ASBACHER. Retour avec DOREAU seulement, tout en flânant, rue CATINAT, puis le long de la rivière. Quelques photos.

 PECASTAING est venu nous voir. Il a déjeuné avec nous, puis il a passé, une partie de l'après-midi, dans notre chambre. On discute. Conversations intéressantes, sur la dernière attaque importante, qu'il a subie à BENLUC, de la part de quelques centaines de V. M.

 En fin d'après-midi, un petit tour à la Cie, pour mettre en train le travail de demain. MOREL est entré en fonctions. Tout va bien. Soirée à l'Hôtel, comme d'habitude, et comme d'habitude, panne d'électricité. Tous les soirs, il en est ainsi. Il y a deux ans, j'étais près de la forêt de CLAIRVAUX.

 9-9-46: Matinée à la Cie. On s'occupe toujours du mieux possible. Entrevue avec le Colonel CAMPOS HUGUENEY. Avec le sourire, je lui ai exposé les doléances de la section. Je ne pense pas, que cela puisse changer grand-chose, mais enfin, maintenant, il connaît ma pensée.

 J'en ai assez de cette vie de détaché. Ce que je désire, c'est revenir au groupe, et partir avec lui, dans un délai, probablement bref. Dans l'après-midi, je suis allé à CHOLON, aux compagnies de réparations. N'y ai pas eu, ce que je voulais. Tant pis, un camion de plus, restera en panne.

 Ce soir, je devais remplacer ASBACHER à la permanence, pour lui permettre de voir sa fiancée, mais, dès 20 h 15, il était de retour. Le Lt GALLOIS est venu, ce soir, à la popote. Il est 20 h 30, et nous en sommes, à notre 2eme panne d'électricité, de la soirée.

 10-9-46: Matinée à la Cie, puis promenade en ville, à la recherche d'une roue de secours. Après-midi, travail normal. A 17 h 45, le Colonel CAMPOS HUGUENEY est venu visiter ma section. Il en a paru satisfait. Promesses diverses. Prompt retour au groupe. Repos au CAP ST JACQUES, à tour de rôle, d'une durée d'une semaine. Il se confirme, que le groupe va avoir à s'occuper, du Secteur du NHA BE.

 11-9-46: Hier soir, j'avais demandé à ASBACHER, s'il aimerait me remplacer à la section auto. Cette nuit, il a eu le temps d'y réfléchir et, à 10 h, ce matin, il était d'accord. On a alors foncé, tous les deux, chez le Capitaine VERDIER, le Cdt GUIITEL et le Lt-Cel CAMPOS HUGUENEY. Comme ceux-ci, étaient d'accord, il ne restait plus à voir, que le Capitaine OSTY. Son approbation étant venue se joindre aux précédentes, me voici muté à la Batterie" C", où je dois me rendre, demain matin.

 J'ai donc le temps, de régler les dernières histoires, et de préparer mes affaires. Le Lieutenant HENRIOT, qui commande la Batterie" C", est venu déjeuner avec nous. On a ainsi, pu se mettre d'accord, sur mon nouvel emploi du temps.

 C'est donc aujourd'hui, UN VERITABLE COUP DE THEATRE, auquel je ne m'attendais pas du tout, n'ayant plus d'espoir, de voir la section relevée, dans un délai plus que problématique.

 Dans l'après-midi, suis retourné à la compagnie, avec ASBACHER, pour lui passer les consignes, et régler mes papiers. Cela a été, assez vite fait.

 Voici donc ma dernière soirée dans cette chambre, à moins d'un nouveau contre-ordre. Les ordres et les contre-ordres, les illusions et les désillusions, se succèdent à toute allure; il faut toujours se méfier. Mais, cette fois, je crois tout de même, que ça y est.

 DOREAU, DENINGER et MORIN prennent part à une opération. La période des combats serait-elle donc arrivée, pour nous ? Espérons-le, je suis, ce soir, dans le même état d'esprit, qu'en 1943, tandis que la batterie, rejoignait le théâtre d'opérations.

 Que de souvenirs, depuis que je suis dans l'Armée ! du nouveau, toujours du nouveau, telle doit être la vie du militaire. Aussi ce soir, je suis le plus heureux des hommes, d'avoir quitté cette section de transport où, tout comme au transit, le travail est réellement trop INGRAT.

 12-9-46: Après une nuit fort reposante, j'ai terminé mes affaires, et ai fait quelques emplettes dans SAIGON, papier à lettres, stylo. DOREAU est parti, de bonne heure, ce matin, en opération, GLOAGUEN un peu plus tard, est allé en reconnaissance, dans son futur secteur. Pour ma part, j'attends le camion qui doit m'emmener à la batterie" C".

 J'ai donc encore une demi-heure devant moi, pour flâner dans cette chambre du MIRADOR, où, quoique serrés, nous nous sommes, tout de même, bien amusés. Ce matin, j'ai vu passer les camions de la section auto. Epatants ces chauffeurs, mais quand seront-ils libérés ?


 
 

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