OreilleG100

POEME A LA MEMOIRE DE JACQUES GUEGUEN



LE PASSEUR A LA BARBE FLEURIE

J-Gueguen-001c2.gif Lorsque j'étais petite (me racontait ma mère),
je n'avais pas de livres, mais j'avais mon grand-père
Il en passait du temps à marcher sur la grève
Il avait les yeux bleus, comme tous les marins,
Mais au fond de ses yeux, il gardait, comme un rêve.
Sa vie passée, là-bas, dans ces pays lointains.
Il parlait de la mer, comme de quelqu'un qu'on aime
Et qui aurait gardé une partie de sa vie
Prisonnière des glaces, avec tous ses amis.
Il passa des années d'expéditions polaires
D'abord sur le FRANCAIS, puis sur LE POURQUOI PAS
Et son ami CHARCOT, qui est resté là-bas.
Il parlait de la mer, d'oiseaux, d'un igloo
De coucher de soleil, mais surtout, de navires,
Oiseaux majestueux, qui affrontaient le pire.
Il me parlait souvent, mais jamais de la guerre
Car c'était son devoir seulement qu'il avait fait..
Et, sans rien demander, il a retrouvé sa grève.
Et, pourtant, je sais qu'il était un héros,
Le passeur des heures sombres la nuit, sur la rivière,
Méprisant le danger, il gagnait l'Angleterre
Et ils étaient combien, cachés dans son bateau.
Avec la peur au ventre, qui avançaient sur l'eau
Et l'ennemi, guettant, le long de la rivière.
Il reste de ce temps-là une stèle et une croix
Et quelques mots gravés PASSANT, SOUVIENS-TOI...
Mais lui, il est parti, déjà depuis longtemps
Rejoindre CHARCOT et ses amis, sur les ailes du temps.


FREDERIC, arrière-petit-fils de JACQUES GUEGUEN


 
 
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