OreilleG100

La Baraka d'un FFL 40



48. NICE

Ma nouvelle adresse est: Restaurant" LE FLORIAN", 22 rue Alphonse KARR, O6OOO NICE. C'est mon frère JO, qui tient ce restaurant, en pleine expansion.

 Officiellement, j'obtiens une nouvelle prolongation de permission jusqu'au 13-4-62.

 Plus de guerre, plus d'affectation. Je suis en demi-solde !

 Une loi de dégagement des cadres étant parue, sur les conseils de mes supérieurs, je demande à faire valoir mes droits à la retraite, avant mes 25 ans de service.

 Et, je suis admis à la retraite, pour compter du 25-5-66.

 Ma demi-solde est suspendue.

 Je demeure soumis aux obligations militaires, jusqu'au 4-8-75 !

 J'ai beau avoir 55 annuités, (soit 15 de trop !), ma pension est à JOUISSANCE DIFFEREE, et je n'en bénéficierai, qu'à partir du 1-10-69 ! En attendant, plus un sou, de l'Etat. Qui ne fait JAMAIS, de cadeau ! C'est : LA  LOI !

" Compte sur toi, et encore", m'avait dit ma grand'mère !, il y a bien longtemps. Elle avait raison. Ne pas s'appesantir sur son passé !

 Mon frère, de sept ans, mon aîné, s'était occupé de moi, avant mes 19 ans. Je vais enfin pouvoir l'aider, autant qu'il le mérite. L'ETAT n'ayant plus besoin de moi, la famille va reprendre la priorité.

 Au restaurant, je tape les menus (cela change des compte rendus ou notes de service !), j'aide mon frère dans la vérification des factures, dans la correspondance internationale, avec les agences, dans la surveillance des denrées, les cartes de crédit (American express, Diner's Club, Eurocard, Carte Bleue, Carte Blanche (plus rare)etc), les approvisionnements, solides et liquides, les petites réparations courantes, carreaux à remplacer, électricité, plomberie (tuyaux à déboucher), peinture, etc. UN COLONIAL SAIT TOUT FAIRE !

 Je dispose d'une camionnette, 2 CV Citroën 250 Kilos, ce qui me permet de ne jamais avoir à attendre les hypothétiques livraisons. De choisir, ce que je veux, et non pas avoir à accepter, ce qu'on veut bien nous écouler.

 Ne prendre que la 1ere qualité, et le claironner." C'est pour" LE FLORIAN". De bouche à oreille, cela se dit.

 Les plus beaux fruits: Un client, qui a bien mangé et reçoit, comme dessert, un fruit ridiculement mesquin, ne se rappelle plus qu'il a bien mangé, il ne voit plus que ce fruit minable et, ne revient plus. S'il a été obligé de laisser un tiers de sa banane, parce qu'il y en avait de trop, il est satisfait et le dit.

 Pour les apéritifs et digestifs, je tenais absolument, à ce que le client ait la marque désirée, et non pas le presque ça:" Je n'ai plus de Martini, vous prendrez bien un Cinzano ?".

 Si un client nous demandait un apéritif, ou un digestif, que nous n'avions pas encore, je lui faisais demander s'il avait l'intention de revenir. Dans l'affirmative, au repas suivant, la bouteille était là.

 La vérification des factures est primordiale, permettant d'éliminer des fournisseurs indélicats, pratiquant le ballon d'essai. Ils glissent une erreur, dans la facture, à leur avantage, bien sûr, et attendent la réaction. Un simple" Oh, excusez nous!", ou alors ils constatent qu'il n'y a pas eu de vérification, et qu'on peut continuer, à jouer ce petit jeu. La machine à calculer électronique, que j'avais achetée, a été rapidement amortie.

 La plus grande attention aussi, au gaspillage. Mon frère, ayant commencé le métier, comme apprenti, avant de devenir le patron, connaissait évidemment tous les trucs, finissant par coûter cher, aux mauvais patrons, et s'était juré, qu'il ne tomberait pas dans ce travers. Notre personnel, travaillant beaucoup, était bien nourri et, lorsque la soif se faisait sentir, chacun disposait de la bouteille de son choix, en grand modèle, (alcool exclu, bien entendu) (litre de cola, limonade, eau minérale, soda, etc). Je remplaçais aussitôt, toute bouteille vide. Ceci évitait la découverte d'un quart, furtivement, débouché,  et abandonné.

 Notre jeune personnel (cuisine ou salle) suivait également, les cours de l'Ecole Hôtelière de NICE. J'étais à leur disposition, pour les renseigner, en anglais, allemand, en orthographe, mathématiques, etc. L'un d'entre eux, Christian PLUMAIL, ayant commencé chez nous à quatorze ans, en salle, puis en cuisine, a été guidé sur d'autres établissements, plus importants, et a terminé ses études, comme premier ouvrier de France, en pâtisserie, lui permettant de monter sa première affaire, dans des conditions plus que favorables.

 Je m'occupais également d'un aquarium exotique de 1200 litres, contenant de belles plantes, et de beaux poissons, scalaires, etc. Les clients des deux salles, séparées par cet aquarium, étaient ravis du spectacle.

 Mes occupations étaient donc, aussi variées qu'intéressantes, parfois inattendues, mais avec mon entraînement physique, depuis l'INDOCHINE, je ne risquais pas ici, d'être exténué. Pouvoir dormir, toutes les nuits, en toute tranquillité, est tellement reposant.

 Notre Cdt en Second, à CHERCHELL, nous avait dit, qu'un officier marié, perd 8O/100 de sa valeur. J'aurais dû l'écouter, car le mariage que j'ai contracté en 52, est une véritable catastrophe, et mon divorce est en cours, mais la JUSTICE prend un malin plaisir, à tout faire traîner en longueur, tout en encaissant, les " provisions " !

 Le problème maintenant n'est plus du tout le même. MA CARRIERE D' OFFICIER EST MAINTENANT TERMINEE. (Je n'en suis pas mécontent, quoique étonné, parfois, d'être toujours en vie, alors que tant de mes camarades ont disparu.)

 Avoir un enfant, à moi, ne me déplairait pas du tout; oh ! Mais pas du tout ! Une jeune fille de mon entourage, née à STRASBOURG (Ville que j'ai contribué à libérer) le 1er -2-42 (20 ans d'écart), aimerait également un enfant. Comme je ne parais pas lui déplaire, nous nous occupons, sérieusement, de la question, et nous ne nous quittons plus.

  Le Docteur LAURENT, rue ROSSINI, toute proche, est le médecin de la famille. Fin 62, ayant fait une chute, mon genou s'étant mis à enfler, on a fait appel à lui. Il m'a soigné et, comme c'est un ancien Colonial, nous avons pris le temps de discuter.

Mes aventures de ces dernières années, l'intéressaient au plus haut point. Content d'apprendre que, depuis fin 57, je ne fumais plus du tout, que je ne toussais plus, il m'a également rassuré sur un autre problème, plus grave, et qui commençait à m'inquiéter sérieusement: LE PROBLEME DE L'ALCOOL. Je suis devenu DEPENDANT DE L'  ALCOOL, que je suis OBLIGE d'absorber, à toute apparition de troubles, tous les quarts d'heure. Ma consommation journalière est déjà de trois litres de vin rosé, par jour, et je sens, que cela ne suffira bientôt plus ! Jamais ivre, bien entendu !

 Il m'arrivait d'entrer dans un bistrot, de commander un ballon de rosé, d'en boire la moitié, et de m'en aller. Le garçon devait penser que j'étais cinglé. Non, j'avais simplement ma ration, mais pas pour longtemps !

 Le Docteur LAURENT m'a bien écouté, puis il m'a dit, que si je faisais un effort, il m'empêcherait de boire. Qu'il connaissait parfaitement la question. Un colonial, pensez donc ! Puis il m'a dit qu'il allait me faire des piqûres, une par jour, pendant trois semaines. Mais que, dès que je sentirais, que je n'ai plus BESOIN, DE BOIRE, D'     ALCOOL, je n'en boive PLUS DU TOUT ! JAMAIS ! Que je refuse, catégoriquement, toute invitation dans le genre:" C'est ma fête aujourd'hui, une coupe de champagne ne te fera, certainement, pas de mal". Et, si ! justement, car ce sera UN PRECEDENT, et LA RECHUTE EST AUTOMATIQUE.

 Il m'a fait une première piqûre. MIRACLE: Effet, psychologique ou pas, plus de troubles, JE N'ai PLUS EU, BESOIN, d'ALCOOL. J'insiste sur BESOIN. Et j'ai bondi sur la bouteille de cola, toute proche. Les émotions, ça donne soif !

 Ce qui devient amusant ensuite, c'est de refuser tout alcool (Comme on refuse de sauter dans un ravin !)(Plus de bière, plus de vin.) Trente ans sans alcool, au moment où j'écris ces lignes. COMME ON SE SENT BIEN ! Tout bien réfléchi, l'alcool aura été le pire de mes ennemis, pourtant nombreux. Me donnant l'illusion qu'il me faisait du bien, ce qui est, momentanément exact, grâce à l'apport de calories. Malheureusement, l'alcool a des effets secondaires, néfastes, qui viennent tout gâcher, je ne connais pas d'ennemi plus perfide. Et comment en être arrivé là ? Par entraînement, bravade peut-être aussi. Et puis, comme nous savions, que nous allions être tués, demain, ou après-demain, quelle importance ?! -" Vous buviez, pour oublier ?" -" Surtout pas !" (Notre travail  exigeait toute notre lucidité.)(Préparer un tir d'artillerie, en état d'ébriété ? IMPENSABLE !)

 Si seulement maintenant, après cette expérience réussie, je pouvais persuader les alcooliques, que, quel que soit le degré avancé de LEUR MALADIE, (car c'en est une) on peut s'en sortir, à condition de passer par la cure de désintoxication. SEULE CONDITION ENSUITE, fuir l'alcool, comme on fuit un ennemi mortel, contre lequel, on ne dispose d'aucune arme. J'aurais alors servi à quelque chose. C'est tellement agréable de servir.

 Le 9 Décembre 47, était pour moi, un jour de grande tristesse. C'était la mort du Capitaine DURAND, le mien.

 Le 9 Décembre 62, 15 ans plus tard, à 18 h 40, à la Clinique Ste Geneviève, à NICE, non loin de la Place FRANKLIN, un bébé, du sexe masculin, vient de pousser le premier cri. Je suis papa, et je m'empresse de trouver un téléphone. Mon frère est à l'appareil. Je sais que la nouvelle ne tardera pas à faire le tour du pâté de maisons ! Une infirmière, en souriant, me remet un paquet de 3 Kilos 800, en me recommandant de le manipuler, avec précaution ! Cet enfant, que je voulais, est maintenant là, c'est merveilleux ! Inutile de dire que je vais en prendre le plus grand soin.

 Comme projets immédiats, du fait que je me lève facilement, la nuit, je m'occuperai du biberon de 2 h et de celui de 6 h !

 Dans les 48 heures, premier ennui administratif: je ne peux pas reconnaître cet enfant, du fait que mes formalités de divorce, ne sont pas terminées ! ET QUE,  ON NE PEUT PAS, AVOIR UN ENFANT, PENDANT LES FORMALITES DE DIVORCE ! C'est LA LOI ! Cela, je ne le savais pas, je n'aurais jamais pu imaginer qu'une loi, AUSSI CONTRE NATURE, puisse exister ! Les députés devaient dormir, profondément, pendant l'exposé du projet de loi  ! Personne n'a pu m'expliquer le bien-fondé de cette loi. Mais elle existe ! Georges aura donc provisoirement, tout au moins, le nom de sa mère !

 Après avoir habité, un moment, près de la Clinique Ste GENEVIEVE, nous avons habité, un an, boulevard RAIMBALDI, (Où les lauriers roses et les orangers, alternés, bordent le trottoir) près de la gare, puis longtemps, au 4O, rue HEROLD, dans le quartier des musiciens.

 Les formalités de divorce, onéreuses, bien entendu, (Toutes les bêtises se payent, en ce bas monde !) ont, un jour, pris fin ! La JUSTICE, seule, a peut -être regretté que ce soit DEJA FINI !  (Plus de provisions !)

 Le 29 Juin 66, la mère de GEORGES, et moi, avons enfin, pu nous présenter devant un Représentant du Maire de NICE, pour le" OUI" traditionnel. (Nous avions eu le temps de réfléchir !) Comme témoin: JOJO DEROBERT, qui était venu de la région du HAVRE (Où il habite) avec sa femme NICOLE et ses trois enfants, Gérard, Christian et Thierry.

 C'est JOJO DEROBERT qui aurait dû prendre le commandement du Paquebot" FRANCE", si, en raison des circonstances économiques, nous n'avions pas été obligés de le vendre aux Norvégiens, plus favorisés que nous, en carburant. A l'école, JOJO faisait partie de la rare catégorie d'élèves" LU EGALE COMPRIS !", alors que, moi, j'étais dans la catégorie suivante:" Ah oui ? Mais, pourquoi ?". Je suppose qu'ensuite, viennent ceux qui ne cherchent pas à comprendre !

 Grâce à cette simple cérémonie, un livret de famille nous est délivré, sur lequel figure la naissance de notre premier enfant, GEORGES THIERRY, ainsi légitimé, et prenant, automatiquement mon nom. Tout arrive, le tout, est de ne pas être pressé !

 Mon premier mariage religieux, ayant été catholique, celui ci, évidemment, ne le sera pas. Il faudrait demander l'avis du Pape, et disposer d'une fortune, dont je ne me suis jamais soucié ! On ne peut pas faire la guerre et des économies !

 Le Pasteur ROSENSTIEHL, voisin, est très sympathique et surtout compréhensif. Ma femme étant protestante, le mauvais catholique que je suis (Un divorcé, vous vous rendez compte !) sera accepté. Et la cérémonie religieuse protestante, a lieu dans l'église, située près du Restaurant" LE FLORIAN". Mon frère et Irène ont profité de l'occasion, pour régulariser leur situation. Enfin GEORGES a été baptisé. (Et son parrain, bien sûr, c'est JOJO DEROBERT !). Tout cela le même jour. Il faut battre le fer, tant qu'il est chaud, m'aurait conseillé mon forgeron d' HENVIC, un connaisseur !

 Beaucoup d'officiers, ayant des enfants, ont parfois la désagréable surprise, en rentrant, après quelques années d'absence, d'être accueillis par un froid" Bonjour, Monsieur" au lieu d'un chaleureux et empressé" Ah ! Voilà : Papa"!

 J'ai eu la chance, de ne jamais avoir eu à m'absenter, une seule journée complète. En dehors des nombreuses heures de travail, au Restaurant, toutes les après-midi et les nuits étaient libres. Toutes les après-midi étaient consacrées, à la promenade de l'enfant. A plat ventre, dans sa poussette, sa position préférée, il pouvait tout observer, avec le plus grand intérêt. Les kilomètres s'ajoutant aux kilomètres, (en raison de mon entraînement plus que sérieux à la marche), la plupart des rues de NICE, étaient  sillonnées.

 A la sortie du tunnel de CIMIEZ, nous attendions, jamais bien longtemps, le passage des trains, tractés par des locomotives à vapeur (Que de fumée !) Parmi les mots d'enfants, que l'on n'oublie jamais: les" bébés feuilles", au printemps. Une fois, au port, un beau paquebot, était à quai, et une magnifique fumée sortait de la cheminée. Nous étions à 200 mètres, de l'autre côté du bassin. -" Oh, papa, la locomotive est tombée dans le bateau" -Nous sommes allés vérifier, que ce n'était pas une locomotive ! Quel soulagement  !

 A partir de l8 mois, tous les matins, je le conduisais à la Crèche située, près de l'Eglise JEANNE D'ARC. Je le récupérais au début de l'après-midi, pour la promenade quotidienne.

 Dès qu'il a été en âge, il a rejoint l'Ecole Maternelle de NAZARETH. Puis l'école communale, près de l'Eglise NOTRE DAME. Puis le Collège, rue VERNIER, enfin le LYCEE D'ESTIENNE D' ORVES.

 Notre ménage a bien marché, pendant quelques années, puis la différence d'âge étant probablement trop forte, début 73, nous avons, d'un commun accord, repris notre liberté, sanctionnée, en octobre 73, par un nouveau (et évidemment coûteux) divorce, entièrement à ses torts. Sans importance, du moment qu'elle pouvait désormais, épouser et vite, quelqu'un de son âge. L'important pour moi, était d'avoir obtenu la garde de l'enfant. Droit de visite permanent, sur coup de téléphone. En somme, accord total.

 Aucun drame. Avoir un enfant et pouvoir m'en occuper, au fond, j'étais satisfait, égoïstement peut-être ! Mais décidé, à donner à mon fils, tous les moyens nécessaires, pour réussir, ce qu'il aurait décidé de faire plus tard.

 Dès son jeune âge, lorsqu'il pensait à ce qu'il pourrait bien faire plus tard, je lui répondais toujours:" Ce que tu voudras, mais fais- le bien !".

 Au point de vue,  moyens d'existence, grâce à mon travail, nous n'étions déjà pas à plaindre, entre 66 et fin 69, sans aucun sou de l'Etat. A partir du 1er Octobre 69, l'Etat CONSTATE, avec stupeur, que je suis toujours vivant ! Catastrophe ! Et que, désormais, il va, tout de même, être obligé, de commencer à payer, la pension à laquelle j'ai droit, sans aucune contestation  possible.

 Sincèrement, avec la vie que j'ai menée, je ne pensais pas un seul instant, que je serais arrivé, un jour, à l'âge de la retraite (ET, DE PLUS, SANS UNE EGRATIGNURE !) Avec toutes mes campagnes mon total d'annuités atteint le nombre impressionnant de 55, jusque fin 61.

 De quoi ruiner l'Etat ! Heureusement, les lois veillent. Grâce à ces lois, l'Etat n'en paiera que 40. (A 2/100 l'annuité, cela fait trente pour cent de la solde de base, d'économisés). Nous faisions déjà cadeau à l'Etat de notre vie, nous serions bien mesquins, en nous arrêtant en si bon chemin, en ne lui faisant pas, encore, cadeau de l5 annuités !

 Nommé Capitaine, dès le 1er Juillet 52, j'ai eu toutes les satisfactions, non seulement de ce grade, mais aussi, grâce à mon expérience des opérations, des fonctions opérationnelles, normalement confiées à un Commandant. Ce grade de Capitaine à l'échelon spécial, me permet en 79, d'atteindre l'indice 685, soit celui d'un Commandant 2eme Echelon. Cette pension sera donc, largement suffisante, pour GEORGES et pour moi.

 De gros changements, dans mes dépenses personnelles: Depuis fin 57, je ne fume plus (Déjà une énorme économie !) Depuis fin 62, je ne bois plus que du cola, jour et nuit, en litres. (Un litre et demi, par jour : très bon, pour faire travailler les reins !) J'ai même commencé à calculer. Pour 3 frs 6O, j'ai un litre de cola. Dans un litre il y a la valeur de cinq petites bouteilles. Chaque petite bouteille, au bistrot, est payée 10 Frs. C'est normal, le bistrot est un luxe ! Le prix, pour la même quantité, passe de 3 Frs 60 à 50 Frs! Je ne vais donc plus au bistrot, réservant, sans me priver, l'énorme économie réalisée, à des dépenses plus intéressantes.

 Début 70, nous avons pu faire l'acquisition d'une voiture d'occasion, une superbe CARAVELLE, avec compte-tours, blanche. Elle marche très bien mais assez dangereuse dans les virages.

 Depuis 54, je n'ai plus de journal de marche. Pour avoir des repères indiscutables, depuis 69, j'ai pensé aux relevés de CCP, que j'ai conservés, ayant de la place. (Source étonnante de renseignements, qui avaient, depuis longtemps, totalement disparu de ma mémoire).

 Je signe un chèque de l500 Frs, le 17-2-7l, pour l'acquisition d'un excellent piano GAVEAU, dont un Docteur voulait se débarrasser, à ce prix là, à condition que ce soit pour un jeune garçon, et GEORGES voit entrer cette merveille à la maison.

 A cette époque, Mme DA ROOS lui donnait des leçons de piano. Ces leçons ont duré trois ans et GEORGES se débrouillait déjà très bien, mais un jour, il en a eu assez ! Les leçons ont donc cessé. Je ne pense pas qu'il faille obliger un enfant, à faire une chose, pour laquelle il n'est plus motivé. Cependant le VIRUS DE LA MUSIQUE devait avoir agi. Depuis novembre 71, un métronome trône sur le piano.

 En Février 73, il est allé en classe des neiges à AURON.

 En février 75, le Pasteur ROSENSTIEHL part à la retraite, remplacé par le Pasteur LOVY.

 En mars 75, GEORGES fait un voyage à LONDRES, avec des élèves de sa classe, rue Vernier.

 A la télévision, il choisit son programme et, en Juillet 75, il voit toute la petite famille américaine (LES OSMONDS), jouant de la guitare électrique, dont il n'avait jamais joué. CERTAINEMENT LE COUP DE FOUDRE. Car, un après-midi, il me dit, qu'il allait faire des économies, sur son argent de poche, pour s'acheter une guitare électrique.

 Je lui ai demandé, s'il en voulait une, tout de suite, (Demander à un aveugle, s'il veut voir clair !) Près du Restaurant" LE FLORIAN", se trouvait un magasin de musique. Nous y sommes allés et, contre un chèque de 1013 Frs, signé le 31-7-75, ce même jour, nous avons pu ramener, à la maison, la guitare électrique et le petit amplificateur.

 Très rapidement, il s'est aperçu, que, pour apprendre sérieusement, il valait mieux avoir un Professeur. Et c'est ainsi que nous avons fait la connaissance de Maître GUIMMARA, qui lui a dit:" GEORGES, je veux bien te prendre, mais je te préviens, ce sera très dur, tu auras souvent mal aux doigts. Pendant quatre ans, tu auras souvent envie de jeter ta guitare aux orties. Maintenant, si tu résistes quatre ans, tu ne pourras plus t'en passer."

 GEORGES est décidé, et je sens que ses origines bretonnes, agissent déjà sur son comportement (Oui, c'est oui, Non c'est non, c'est simple !). J'ai dit au Professeur que GEORGES avait une guitare électrique. -" Ah oui. Pour s'amuser !". Pour apprendre, il faut une guitare sèche, un pupitre, pour les partitions, le repose-pied. Une guitare sèche, de 400 Frs seulement, faisait l'affaire. Nous l'avons prise, ainsi que le pupitre pliant, le repose-pied et le premier livret de partitions. Le professeur lui a dit, que lorsqu'il saura jouer de la guitare classique, il pourra jouer de n'importe quel instrument à corde. Voilà une bonne nouvelle !

 Au bout de trois mois, à raison d'une leçon par semaine, le Professeur, qui est devenu mon ami, ayant fait l'Extrême-Orient, lui aussi, mais du temps des Japonais, ce qui n'a pas été drôle, tous les jours, non plus, me déclare que GEORGES était destiné à faire de la musique, toute sa vie, qu'il fallait en prendre son parti, et qu'il fallait, dès maintenant, songer à une guitare sérieuse, et combien je pouvais mettre.

  Illimité"! Il m'a alors proposé une Japonaise à 10. 000 Frs, ou une Espagnole dans les 8000. Lui ayant demandé conseil, il m'a dit que la Japonaise, il ne connaissait pas, mais que l'Espagnole était garantie 100 ans! Ayant estimé que c'était suffisant, c'est la RAMIREZ qui a été commandée, et qu'il a fallu attendre neuf mois.

Contre un chèque de 1950 Frs, une batterie complète, faisait également son entrée dans notre salon, le 3-11-75. A ne pas essayer la nuit, à cause des voisins !

 Fin 75, ma dentition, révisée en 52, est devenue déplorable. Un excellent dentiste, le Dr CASASNOVAS, qui s'occupe déjà, de toute la famille, va s'y atteler. Les 17 dernières dents (ou vestiges !) vont disparaître et, les gencives raffermies, j'ai maintenant une dentition, en plastique, parfaitement présentable, présentant même quelques petites imperfections, voulues, pour faire plus vrai ! Je regrette de ne pas m'y être pris plus tôt, tellement j'en suis satisfait.

 Le 16 Mars 76, j'ai le coup de foudre pour une machine à écrire électrique (Un chèque de 1533 Frs). Je n'en suis pas mécontent car, l'écriture en étant plus régulière, la présentation des menus a été améliorée, par voie de conséquence, toute la correspondance.

 Le 18 Mai, nous achetons un poste de radio sérieux. En ondes courtes, avec l'antenne sur le toit, nous captons des pays très éloignés.

 Mais GEORGES est encore plus intéressé, deux jours plus tard, par l'arrivée d'une basse électrique GIBSON (Chèque de 2800). Avec ses deux bons copains, GUY, à la batterie, et CLAUDE à la guitare électrique, il va pouvoir former leur premier trio, qui prendra le nom de" GENERATION". Grâce à la gentillesse du Pasteur LOVY, les répétitions pourront avoir lieu, sous l'église protestante, de la rue MELCHIOR de VOGUE, où l'on peut faire du bruit, sans trop déranger les voisins.

 Le 11 Mars 77, la guitare classique" RAMIREZ" arrive, magnifique de simplicité, dans son étui d'origine. Le Professeur dit à GEORGES:" Tu vois cette guitare, tu ne la prêtes à personne, même pas à moi, ton professeur." Et ben ! (Un peu moins chère que prévu: un chèque de 7400 suffira). Et les leçons de guitare classique, se font maintenant, sur cette guitare. Je n'ai pas les mots des musiciens pour en décrire les qualités. Je peux simplement dire que c'était très beau !

 Au cours d'une conversation, le Pasteur ayant dit qu'il aimait le banjo, le 18-3-77, nous lui en avons apporté un, pour le remercier de sa gentillesse et de l'aide qu'il apportait à nos jeunes musiciens.

 Le 6-5-77, acquisition d'un amplificateur pour 3300 Frs.

 Le 5 décembre, chèque de 2500 Frs pour un amplificateur basse.

 C'est fou, ce qu'il faut comme matériel, pour monter un groupe digne de ce nom !

 Le 14-2-78, achat d'un radio cassettes,

 Encore un engin indispensable, pour les musiciens modernes !

 Le 14-2-78, j'achète une machine à calculer électrique avec imprimante. Cela me permet de travailler, à l'occasion, à la maison, sans être obligé de transporter la machine du Restaurant.

 Le 21-5-78, le groupe GENERATION participe au" Gala de la 1ere chance" à la fête des Mais de CIMIEZ. Toute première apparition de GEORGES en public (A 15 ans !)

 A un mini festival à NICE, le groupe GENERATION annonce" un rock pur et dur".

 Le 17 Août 79, le groupe GENERATION participe au festival" Rock d'ici", en plein air, à St JEAN CAP FERRAT.

 Peu de temps, auparavant, le 17 Juin, il avait participé à la fête de la MJC de VENCE (Hard Rock).

 NICE MATIN signale aussi, un grand concert de rock à CLANS, dans l'arrière-pays, avec GENERATION (Un groupe qui monte, avec trois musiciens, pour qui musique et rythme, veulent dire quelque chose).

 Les achats de matériel se poursuivent:

Le 9-7-79: une console sono, pour 6000 Frs.

Puis le 19-7-79: 3480 Frs de haut-parleurs" CELESTION". Le plan étant fourni, je suis suffisamment outillé, et motivé, pour l'assemblage des planches d'agglo 19, que j'ai faites couper sur mesure par ALI, (pour qui le m/m est le m/m)au passage à niveau GAMBETTA, le collage, le vissage (jamais de clous), l'étanchéité, la garniture intérieure en laine de verre de 4, 5 cms d'épaisseur (papier face aux appareils), l'habillage extérieur en skai, la fixation des haut-parleurs proprement dits, GEORGES se chargeant des connections et des soudures.

 En peu de jours de bricolage, il dispose ainsi de 1000 watts (4 basses de 100 watts, 4 médiums de 100 watts et 8 tweeters de 25 watts). Une vraie fortune, s'il fallait les acheter tout faits. Et quel plaisir, de voir que ça marche ! Comme ils sont très lourds, nous n'avons pas oublié les roulettes !  ni les poignées.

 Le 3O-8-79, Achat d'un accordeur électronique.

 Sachant maintenant écrire la musique, et ayant des idées, il devient l'un des créateurs de la CHRYSALIDE DE VENCE. (Troupe de théâtre amateurs).

 Il compose la musique pour la pièce" L'après midi de Mr ANDESMAS" (de Marguerite DURAS) et la jouera, sur scène, avec sa guitare classique, accompagnant Daniel LONGIN et ses trois comédiennes, (au futur Théâtre 12, du 5 au 10 Mai 80). La commission académique mentionne: très beau thème musical, sur guitare. La commission de sélection, du Prix Charles DULLIN, à propos de cette pièce, dit en particulier" L'ensemble est baigné dans un éclairage travaillé et SURTOUT SOULIGNE AVEC TALENT, PAR UN GUITARISTE DE METIER (GEORGES, n' a   que 17 ans !)

 A la CHRYSALIDE de VENCE, il se lie aussi, avec René MOYNAT, qui chante et qu'il accompagne à la guitare ; avec Gilbert GALAZZO (qui écrit une pièce" JACQUES OU LE DERNIER DES CLOCHARDS").

 GEORGES travaillera sept mois, sur la musique, accompagnant cette pièce.

 Le 25-7-80, NICE MATIN signale que, dans le spectacle de détente" JE RIS, JE REVE", de la Chrysalide, on découvrira les musiques originales de GEORGES MARZIN.

La Chrysalide propose pour les spectacles et animations GEORGES, compositeur pour la Chrysalide et autres groupes, qui excelle à la guitare, et chante aussi, quelques très bons textes.

 Début 80, GEORGES s'intéresse également à la photo, très importante dans le monde du spectacle. Curiosité contractée au Lycée d'Estienne d' Orves, où il est en A6 (Classe musique). Nous achetons tout le matériel indispensable pour faire les photos à la maison.

 Le 3-6-80: achat d'un magnétophone TEAC, à 4 pistes, pour un chèque de 9000 Frs. Dans la musique, il ne suffit plus de jouer, il faut aussi enregistrer !

 L'année 81, va être une année importante pour le théâtre amateur. C'est la sortie de la pièce" JACQUES OU LE DERNIER DES CLOCHARDS", avec la musique peaufinée de GEORGES. Gros succès. GILBERT, seul sur scène, pendant une heure dix, environ, monologue amusant, triste, rieur, pathétique, matraqué par la musique de GEORGES. L'effet est sensationnel.

 Je n'ai plus de journal de marche, mais, par contre, maintenant, en 91, j'entame le 5eme album de presse, et dispose de tous les articles de journaux, ayant paru depuis 78, parlant des spectacles, où GEORGES a été concerné. Je retrouve ainsi, aisément, que cette pièce de Gilbert GALAZZO a été jouée à NICE (Futur théâtre 12), à ROQUEBRUNE, à NICE (PAPIER MACHE: plusieurs fois), à la MJC de CANNES, à NICE (MAGNAN), (Où mon frère est venu, et a été enthousiasmé, et fier aussi, peut-être, par esprit de famille !)

 En avril 81, GEORGES et René MOYNAT se sont également présentés au PRINTEMPS DE BOURGES (Pour un cocktail de chansons). La présentation signale que GEORGES excelle à la guitare et chante également de très bons textes.

 Avec René MOYNAT, et Gilbert GALAZZO, il sera également sur scène, à NICE (PAPIER MACHE) dans" chanson qui rit, chanson qui rêve", dans" Folk loufoque". A VENCE, il fait également la connaissance de JEFF (le chanteur américain guitariste et son (guitariste aussi) inséparable Hollandais, GEORGES les accompagnera souvent, à la basse, dont, une fois, à l'improviste, à VENCE, lors de la Fête de la MJC, le 11-7-8l.

" Chanson qui rit, chanson qui rêve" est présenté, à trois reprises, les 31 Juillet, 1er et 2 Août à BELVEDERE, dans l'arrière-pays niçois.

 Le 6 Août 81: JACQUES OU LE DERNIER DES CLOCHARDS est présenté à MENTON. Un autre spectacle comique, de Gilbert GALAZZO" Comiques volontaires", avec musique de GEORGES, est joué à NICE, au Théâtre de Poche, à de nombreuses reprises, en septembre, octobre 81.

  Pour les jeux de lumières, la CHRYSALIDE possédait six gradateurs séparés, peu pratiques quant à leur utilisation. Bricoleur, je me suis amusé à leur fabriquer une console, réunissant tous ces gradateurs, et actionnant deux lampes par gradateur (Soit douze projecteurs au lieu de six). Le tout, bien protégé pour le transport, et facilement transportable (On sait tout faire dans la coloniale, petite pensée, à ma vie passée !)

 Le 5-8-81, encore du bricolage pour moi. Pour aller de la console de mixage à la scène, où se trouvent les micros, les haut-parleurs (à destination des auditeurs) et les retours (à destination des musiciens, ayant besoin de s'entendre jouer) il faut une quantité invraisemblable, de cables, qui, placés séparément, prennent un temps fou, et font plutôt fouillis.

 D'où nécessité de posséder un multi-paires, enveloppant cette toile d'araignée. Pour 2500 frs, j'ai acheté la longueur de cable nécessaire, ainsi que les fiches et prises de raccordement, sans oublier la gaine ! En deux jours, j'ai réalisé un multipaires de 18 mètres de long. Acheté tout fait, le prix aurait été le double. Je pense n'avoir jamais autant gagné, en deux jours, tout en m'amusant !

 Cette année 81 est très importante, pour une autre raison. Mon frère a 67 ans. Entré dans la vie active, à l'âge de 13 ans, il pense, avec raison, qu'il a assez travaillé. Donc, il vend le Restaurant" LE FLORIAN", où j'ai été heureux de pouvoir l'aider, pendant 19 ans.

 Comme le temps a vite passé ! Pas eu le temps de m'y ennuyer. Les deux agences américaines" AMERICAN EXPRESS" et" GLOBUS", nous envoyaient des clients des Etats-Unis, du Mexique et d'Europe Centrale." GLOBAL", de LONDRES, nous drainait la Nouvelle Zélande, l'Australie, l'Inde, L'Afrique du Sud, le Canada et l'Angleterre." ABREU", de LISBONNE et les deux agences espagnoles" MELIA" et" REYSAN", nous envoyaient toute l'Amérique du Sud.

 Quatre agences italiennes, nous envoyaient l'Italie." RAML", de LINZ, en Autriche, nous envoyait l'Europe Centrale. Le Restaurant marchait donc très bien, jouissait d'une excellente réputation et figurait dans les guides, dont le convoité  " MICHELIN".

 La cuisine était simple, n'envoyant pas les vieux au cimetière ! D'un prix abordable. Les denrées, vite renouvelées, étaient toujours excellentes. La grande spécialité de la maison, était la Choucroute Alsacienne.

 Nous recevions la choucroute fraîche, et toujours du même fournisseur (La Maison DELL, de KRAUTERGERSHEIM) en fûts de 25 ou de 50 Kilos. La plus grosse partie de la charcuterie arrivait, en colis express, de la Maison FINCKER, de COLMAR. Les saucisses de MORTEAU, de la Maison DROZ à MORTEAU, qui nous envoyait toujours la même taille convenue, et non, n'importe quelle taille dont nous n'aurions su que faire.

 A la Maison INNOCENTINI, à NICE, j'allais, tous les matins, (depuis 71, avec la nouvelle camionnette AK (400 Kilos, Citroën), pour l'épicerie, la viande, la volaille, les oeufs, le saumon surgelé, etc. A la Maison ALLIETTA, j'allais chercher le vin ordinaire, dont la qualité, toujours suivie, ne variait jamais. Mon frère et moi, pensions que nous devons avoir confiance en tout le monde, jusqu'au moment où l'on constate qu'elle est mal placée, auquel cas les ponts sont irrémédiablement rompus. Notre fidélité était toujours récompensée. Nous profitions toujours des meilleures affaires qualité -prix.

 Cela me faisait 345 articles à surveiller, et je m'arrangeais pour qu'il ne manque jamais rien.

 Pour l'entretien et les petites pannes courantes, j'avais besoin d'outillage. Achetant les outils, au fur et à mesure des besoins, et de toutes façons, au moins un outil par mois, au bout de l9 ans, je me suis trouvé, à la tête d'un outillage sérieux, et dont le prix était amorti, depuis bien longtemps. (Perceuses électriques, ponceuses, scie sauteuse, poste de soudure, chargeur de batterie, chevilles, vis de toutes tailles, voltmètre, etc).

 Si un réparateur venait pour une panne sérieuse, je restais auprès de lui, pour voir sa façon de procéder, et, si possible, à l'avenir, être capable de faire aussi bien que lui. La machine à faire des glaçons, par exemple, tombait souvent en panne, mais ces pannes n'étaient pas graves du tout. Il m'était donc facile de la remettre en marche, sans attendre la venue hypothétique du spécialiste.

 Nous avions plusieurs appareils électriques, fonctionnant en triphasé. Le ventilateur de la cuisine s'encrassait évidemment très vite. Une fois démonté, nettoyé, séché, il fallait, bien sûr, le rebrancher. Surprise, la 1ere fois, de le voir tourner à l'envers ! Nouvelle surprise, plus agréable, lorsque, ayant interverti deux des trois fils, de voir le ventilateur, fonctionner, dans le bon sens ! (Réellement pas compliqué !)

 Pour la correspondance, je n'utilisais que les timbres de collection (Même prix que les timbres ordinaires), pour le plus grand plaisir de nos correspondants, parfois collectionneurs, ou ayant des amis intéressés.

 Notre grande cuisinière marchait à l'électricité pour les fritures, et au propane, pour le reste. Un jour, un Représentant de" GAZ DE FRANCE, s'est présenté, pour nous vanter les mérites du gaz de ville (Il faisait bien son travail !) Je lui ai simplement demandé, s'il nous garantissait qu'il n'y aurait jamais de grève, risquant de nous paralyser ! Il ne le pouvait évidemment pas, et, comme nous, nous ne pouvions pas refuser de servir des groupes prévus, depuis plusieurs mois, sous prétexte qu'il y a grève, notre petite discussion a tourné court.

 Nous avons toujours été satisfaits de nos quinze grosses bouteilles de propane, dont cinq de réserve. Les dix autres étaient branchées. Dès que les cinq d'un côté étaient vides, un voyant rouge apparaissait, tandis que les cinq suivantes commençaient à débiter. Il suffisait de remplacer les bouteilles vides par les cinq bouteilles de réserve pour que le voyant vert apparaisse, indiquant que tout va bien. Un coup de téléphone à PRIMAGAZ, à DRAP, et l'on venait nous remplacer les bouteilles vides.

 Si, exceptionnellement, on ne pouvait pas venir, dans un délai raisonnable, qu'à cela ne tienne, je mettais les vides dans la camionnette, et j'allais prendre l'air, l'après-midi, en allant chercher les bouteilles de gaz pleines, à DRAP (Au dépôt). Sortie très agréable dans l'arrière-pays, et conscience tranquille, d'être sûr de ne pas tomber en panne.

 Comme anecdote, dans les salles du Restaurant, qui en possédait trois, pour le même repas, nous avons eu, un jour, 30 Russes, dans une petite salle et 50 Américains, dans la grande. Pendant 10 minutes, ils se sont regardés en chiens de faïence, puis ils ont fraternisé, la vodka, en petites bouteilles, est passée d'un côté, et le whisky, également en petites bouteilles, est passé de l'autre, l'aquarium du FLORIAN, qui les séparait, laissant présager la chute du mur de BERLIN !

 Le Restaurant vendu, je suis resté un mois de plus, avec le successeur. J'avais des scrupules, à le laisser seul, dans une affaire aussi importante, mais comme il avait l'intention de tout changer, de faire de la cuisine raffinée, au lieu de continuer la cuisine pour les groupes, dont il ne voulait plus, estimant que c'était trop de travail, ma présence ne se justifiait plus du tout. J'AI DONC REPRIS MA LIBERTE, ET TOUT MON OUTILLAGE0!

 Mais 1981 est importante aussi parce que GEORGES, bien noté à l'issue de sa 1ere A 6, au Lycée d'Estienne d'Orves, est admis en Terminale A 6, qu'il a l'intention de suivre à la maison, en s'attaquant à l'électronique. Leçons de musique (une par semaine, par Maître GUIMMARA, pour ne pas changer).

 Les jeunes SCHWICH, qui habitent sur le même palier que nous, au 40, rue HEROLD, sont en relation avec EMMANUEL AGUERA, qui habite dans l'arrière-pays niçois. MANU est à la recherche d'un bassiste électrique, pour le groupe dont il fait partie. Donc GEORGES rentre en relation avec MANU.

 Notre appartement, rue HEROLD, nous coûte de plus en plus cher et, d'après l'Agence, le loyer va encore sérieusement augmenter. Les impôts locaux, à NICE, ville de luxe, devenant exorbitants, comme plus rien ne nous retient à NICE, je demande à GEORGES, ce qu'il penserait d'aller vivre, dans l'arrière-pays. Excellente idée !

 MANU, à qui nous demandons s'il ne connaîtrait pas quelque chose, nous dit que l'appartement, qu'il habite, va être libre, du fait que sa femme veut déménager, pour vivre à 100 mètres plus bas, dans un cottage, laissé libre, par le départ définitif d'une dame anglaise. Les propriétaires de MANU, étant d'accord, je donne congé à notre agence, et me donne quinze jours pour déménager.

 Nous nous sommes débarrassés de la Caravelle, mais mon frère me donne la camionnette AK, qui nous servait au FLORIAN et dont il n'a pas besoin, ayant une 4O4 PEUGEOT.


 
 

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